
Le 2 juillet 2025, notre directrice générale, Corinne Hamelin, a participé au dévoilement de l'analyse socioéconomiques du travail de proximité en Estrie lors d'une conférence de presse à Sherbrooke en compagnie de Marco Labrie du REDS ainsi que Andréa Verreault de la Coalition sherbrookoise pour le travail de rue.
Corinne a accordé une entrevue à Marc Toussaint du 107.7 Estrie.
Voici la couverture de Radio Canada: Épisode du mercredi 2 juillet 2025 | Le téléjournal Estrie (à partir de 14min52).
Lire l'article de Radio-Canda
Lire l'article du Progrès de Coaticook.
Le travail de proximité en Estrie : Un pilier social et un moteur économique, révèle un nouveau rapport
Sherbrooke, 2 juillet 2025 – Un nouveau rapport commandé par le Réseau estrien en développement
social et réalisé par Delorme Lajoie Consultation met en lumière les retombées socio-économiques
considérables du travail de proximité dans la région de l'Estrie. Le document, qui repose sur l’analyse
des activités de 33 organismes, démontre que cette approche contribue non seulement au bien-être des
populations les plus vulnérables, mais génère également un impact économique tangible et des
économies significatives pour les gouvernements.
Le travail de proximité se définit par une présence directe auprès de différents groupes (jeunes, famille,
itinérant.e.s, aîné.e.s) dans leur environnement immédiat, offrant un soutien personnalisé et adapté à
leur réalité. Ces interventions sont cruciales pour rejoindre une part importante de populations plus
vulnérables qui éprouve des difficultés à accéder aux services sociaux, de santé et d'aide
communautaire traditionnel en raison de diverses barrières comme la méfiance envers les institutions,
l'isolement social ou le manque d'information.
Impacts économiques quantifiés en Estrie pour 2022
L'étude, qui s'appuie sur le modèle intersectoriel de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), a évalué
l'impact économique des dépenses d'exploitation de ces organismes. Les résultats démontrent que le
travail de proximité est un investissement rentable pour l'économie québécoise :
● 3,9 M$ investis en travail de proximité ont généré 1,15 $ de retombées économiques pour
chaque dollar dépensé.
● 83 emplois créés (en années-personnes), pour une masse salariale totale de 3,2 M$
● Les dépenses ont généré une valeur ajoutée totale pour le Québec de 3,7 M$.
● 311 k$ en recettes fiscales pour les gouvernements du Québec et du Canada.
● 648 k$ ont été générés pour les régimes de parafiscalité (comme la RRQ, la CNESST, le RQAP,
le FSS et l'Assurance-emploi).
● 94,1 % des dépenses ont bénéficié à la société québécoise.
● Coûts évités : Des économies majeures pour les services publics
Au-delà des impacts économiques directs, le rapport met en lumière les économies potentielles
générées par la prévention. En intervenant tôt, directement sur le terrain, les organismes de proximité permettent d’éviter des situations de crise qui coûteraient beaucoup plus cher aux
systèmes de santé, de justice et de services sociaux. Ces économies, bien que difficiles à chiffrer
avec précision, sont substantielles et réduisent significativement la pression sur les services
publics.
● Soutien aux jeunes et aux familles : En intervenant dès la petite enfance, le travail de
proximité aide à prévenir le décrochage scolaire. Le coût total du décrochage scolaire en
Estrie est estimé annuellement entre 1,14 milliard et 1,54 milliard.
● Travail de rue et itinérance : Le travail de rue établit un lien direct avec les personnes en
situation d'itinérance. L'itinérance engendre des coûts très élevés pour la société, estimés à
72 521 $ par personne par année au Québec. Ces coûts sont liés aux séjours hospitaliers
prolongés, aux recours fréquents aux urgences (93% des admissions hospitalières pour cette
population), ainsi qu'aux interventions policières et judiciaires découlant parfois de la
criminalisation de comportements liés à la précarité. Le travail de rue permet d'orienter ces
personnes vers les ressources appropriées avant que leur état ne nécessite des interventions
d'urgence coûteuses. L'itinérance visible en Estrie seule a été estimée à un coût annuel de
près de 48,15 M$ en 2022.
● Interventions auprès des aînés : Avec le vieillissement de la population, l'isolement social
chez les aînés devient un enjeu majeur. Il peut aggraver leur état de santé et augmenter les
coûts pour le système 4 fois plus élevés que pour les 65 ans et plus. Le travail de proximité
aide à briser l'isolement, à favoriser le maintien à domicile et à prévenir les chutes ou la
détérioration cognitive, à prévenir des problèmes de santé coûteux, réduisant ainsi la
demande pour les hospitalisations et les soins en institution.
Bénéfices sociaux : Amélioration du bien-être et cohésion sociale
Au-delà des chiffres, le travail de proximité produit des bénéfices sociaux considérables, bien que
difficilement quantifiables. Il apporte un soutien émotionnel, prévient les comportements à risque,
améliore le bien-être individuel, et renforce la résilience des personnes vulnérables. Sur le plan sociétal,
il contribue à renforcer la cohésion sociale, à briser l'isolement et à augmenter le sentiment
d'appartenance.
En somme, le rapport conclut que les organismes de proximité en Estrie sont bien plus que des piliers
sociaux. Par leur ancrage communautaire, leur capacité d'action préventive et leur approche concertée,
ils sont de véritables moteurs économiques qui optimisent l'utilisation des ressources publiques et
contribuent activement à bâtir une société plus juste, inclusive et résiliente.
Le Réseau estrien en développement social espère que les conclusions de ce rapport permettront une
meilleure reconnaissance du travail de proximité et soutiendront l'élaboration de stratégies optimales
pour répondre aux besoins des communautés.
Le rapport complet est disponible sur notre site web : https://www.devsocialestrie.org/documentation/
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Source:
Marco Labrie, Directeur général Réseau estrien en développement soial